Chers tou-te-s,
voici bientôt trois mois que je lançais cet appel un peu désespéré : "Il faut sauver le soldat Neverland". Je n’avais pas vraiment le choix : la banque ne me permettait pas d’avoir une trésorerie d’avance digne de ce nom alors que je vendais plus que correctement pour une librairie indépendante de moins de 3 ans d’existence.
Comment résumer en quelques phrases, tous les moments vécus ses derniers mois et oh combien riches en émotions ?
Le premier mot qui me viens à l'esprit est forcément celui-ci : MERCI.
Merci à vous tou-tes pour la mobilisation générale, en ces temps chaotiques pour Neverland et sa "pauvre libraire", tant sur le plan humain (le soutien moral est d'une importance capitale dans ce genre d'épreuve) que sur le plan financier.
J 'avoue avoir été surprise du si grand nombre de messages reçus sur Facebook, par mail, courrier ou téléphone. Un soutien bien au-delà de ce qu'il est imaginable par les retombées de mon appel et par les réactions, diverses et variées , qu'il a suscité. J’ai reçu plus de 300 messages, parfois tout simples mais, qui m’allaient aussi droit au cœur. Parfois, des messages sous formes de discussions ou d’échanges pendant des heures ou sur plusieurs jours. Des messages de beaucoup de gens géographiquement proches mais qui ne connaissaient pas la librairie. D’autres de nombreuses régions de France, notamment grâce aux « ami-e-s d’ami-e-s » et aux libraires de plusieurs coins de France.
La librairie n'est pas encore totalement sortie d'affaire à l'heure où j' écris ces quelques lignes mais désormais j'ai retrouvé, grâce à vous tou-te-s, la combativité nécessaire pour affronter les mois à venir... En tout, la librairie a récolté les milliers d’euros de dons et de prêts pour tenir le coup durant cette "traversée du désert". Cette mobilisation prouve que, dans cette époque où l’on parle beaucoup (trop ?) de crise, les solidarités de proximité sont encore très fortes dans notre pays.
Je vous tiendrais bien entendu au courant des avancés (ou non) le plus régulièrement possible.
Les choses bougent bien trop doucement quand on est dans l' oeil du cyclone, mais elles bougent.
Sachez déjà, qu'au-delà du formidable élan de solidarité qui a permis jusqu'à présent de récolter (en plus des nombreux, très nombreux messages de soutien) la presque totalité de la somme manquante, les quelques retombées médiatiques ont passablement secouées le « milieu« (des librairies, bien entendu).
Pour celles et ceux qui ne l'aurait pas su, nous avons eu un article dans « Livre hebdo« , le journal de référence des professionnels du livre, un autre en "Une" du "Parisien Yvelines",ainsi qu'un article dans le "Courrier des Yvelines" et un reportage TV sur « Yvelines 1ère », la chaîne TV du département . Je vous passe le buzz sur le net et sur les différent blogs et forum littéraires...
Même un journal quotidien comme « Libération » avait bien téléphoné et envoyé un photographe lors de la journée de soutien-dédicace organisé par le merveilleux libraire de Scylla, mais à ce jour l'article semble enterré dans les tiroirs (il est vrai qu‘il est plus intéressant -et sûrement plus vendeur- de faire un article sur tous les prix littéraires que tout le monde traite que de mener une vraie enquête sur les difficultés des librairies et les mobilisations citoyennes !).
Je reste encore incroyablement touchée par certains libraires (qui pourraient être contents des difficultés d‘une concurrente), auteurs, éditeurs ... la solidarité existe. Au-delà de la mobilisation que la profession se doit d’exercer, j’ai senti une vraie attention (pas toujours suivie d’effets, mais les paroles et les écrits comptent tout de même) pour une jeune petite librairie dans une ville moyenne de banlieue parisienne. Cela montre à qui en douterait encore, qu'aujourd'hui se battre pour une "noble cause" veut dire quelque chose et rien que ça, ça vaut le coup !!! Seul, un auteur pourtant connu a estimé qu’il avait mieux à faire que de m’adresser, même un mot sympa alors que son compte en banque doit forcément un peu aux libraires (je ne suis pas la dernière à le vendre…) et qu’il aurait pu mobiliser certains de ses nombreux réseaux, lui qui est toujours présenté comme un « gentil »… Mais, l’ingratitude ne m’empêche pas de jubiler à l’idée que nous avons, grâce à vous, tenu le coup dans la bourrasque (je n’ai pas des racines bretonnes pour rien. C’était ma « Route du rhum » à moi, le rhum en moins et, comme dirait Churchill « Je n'ai rien à offrir que du sang, du labeur, des larmes et de la sueur", désolée, j’adore vraiment les anglais, alors faire un texte sans les citer serait une faute de goût :o) )
Mais surtout, surtout, votre soutien à tou-te-s, client-e-s, ami-e-s, inconnu-e-s parfois, du geste le plus modeste, au don plus conséquent, vous avez permis à la libraire d'y croire encore, et même vous avez, je n'en doute pas une seconde, ébranlé les certitudes des plus sceptiques (qui ne le diront pas !).
La banque qui me faisait tant de misère, s'est mise en sourdine et effectue, lentement certes, mais sûrement, les démarches pour me libérer.
Pas moins de quatres autres banques sont prêtes à m 'accueillir avec de bien meilleures conditions et sont désormais convaincues de l'utilité d'une librairie sur Achères. Et, rien que pour ça, je suis contente. Au pays des Hommes gris, la culture a encore le droit de Cité…
Restent encore beaucoups d'interrogations: comment gérer les commandes publiques? comment faire comprendre à un fournisseur récalcitrant que me "limiter" dans mes commandes c'est également limiter ces propres ventes ? Mais les choses avancent...
La route est longue, le chemin difficile et malgré mes nombreux doutes , je veux encore y croire...et cela grace à vous!!!
Pour ceux, nombreux, qui ont exprimé le souhait de voir continuer ce formidable élan de solidarité, de lui donner une forme associative, club ou autres...
Je vous propose de venir partager vos idées et sans doutes d'autres avancées, le Vendredi 10 Décembre 2010 à partir de 20 heure à la librairie.
Merci, à chacun-e d'entre vous, pour vos mots, vos lettres, vos mails, vos coup de fil, vos sous, vos sourires, vos encouragements....
Je ne veux pas citer certains passages de lettres pour ne pas faire de jaloux-se-s mais ils resteront ancrés dans ma mémoire à tout jamais.
Merci encore et « ensemble, on continue » (j’aurai pu dire, … »tout est possible » mais c’était déjà pris !!!).
A bientôt.
Mélanie
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4 commentaires:
je n'ai qu'un mot à dire : respect.
(et pour tout le reste, interdiction de disparaître ! I'll be back
Bravo à toi de continuer à tenir le coup et tiens bon surtout ! Je serai toujours là pour toi et Neverland.
j'aime bien le commentaire de Wictoria "respect", ça résume pas mal de choses je dois le dire !
Je te souhaite plein de courage et je suis contente de voir que tu as réussi à récolter autant de soutien, j'imagine à quel point ça doit faire chaud au coeur !
Good rreading
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